Après les Herbiers un nouvel exploit sportif !

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Au lendemain de la qualification historique des Herbiers pour la finale de la Coupe de France de football, la rédaction de L’Épique poursuit sa série de reportages sur ces petits clubs devenus grands au point de tutoyer les sommets. Après Boulazac au basket, Oyonnax au rugby, Saran au handball, place aujourd'hui à l'A.S.T.T. au tennis de table. Récit d'une success story avec son président qui, par modestie sans doute, a souhaité garder l'anonymat.

L’Épique : Merci de nous recevoir Président. On sait que vos prises de parole sont rares... Comment allez-vous ?

El Presidente : Fatigué, je sors d'une nuit de garde. (Il se penche vers un réfrigérateur et décapsule deux canettes de Kro) Tenez !

L’Épique : Non merci. Il est dix heures Président...

El Presidente : Ah, vous n'avez pas soif... (Il boit une gorgée) Je n'accorde jamais d'entretien car...

L’Épique : ...vous manquez de temps ?

El Presidente : ...les journalistes sont tous des cons ! (Il reboit une gorgée) Enfin...sauf vous ! Du moins je suppose... Vous êtes le premier à venir dans nos locaux.

L’Épique : Le fameux House Club, là où vous fêtez vos nombreux succès.

El Presidente : Oh il s'en est passé des choses dans ces locaux, si vous voyez ce que je veux dire. (Il sort d'une armoire un album-photo et raconte quelques anecdotes graveleuses). Mes gars aiment les soirées animées, bien arrosées, et les filles (Rires).

L’Épique : Votre équipe fanion devrait logiquement être titrée pour la troisième saison d'affilée ce week-end. C'est une source de fierté je suppose ?

El Presidente : Et un, et deux, et trois zéro !(Il finit sa boisson) C'est la meilleure série tous sports confondus en France actuellement.

L’Épique : Pardon ?

El Presidente : Trois titres d'affilée ! Aucun club français n'est sur ce rythme, que ce soit en foot, en rugby, en basket, en volley ou en billard à queue !

L’Épique : Par le passé des clubs ont déjà réalisé des séries plus importantes Président. Les sept titres de Lyon ou les quatre titres parisiens par exemple.

El Presidente : Mais nous ne sommes qu'au début de notre série monsieur. Nous disposons d'une génération exceptionnelle, de 7 à 77 ans, qui va marquer l'histoire du sport.

L’Épique : A ce point ?

El Presidente : Comme dit notre champion : « Y'a du level » !

L’Épique : C'est vrai que votre réussite fait parfois jaser avec vos « 100 médailles nationales »... D'où vient ce chiffre d'ailleurs ?

El Presidente : De mon fidèle secrétaire, il tient une comptabilité très précise depuis son arrivée. C'est un peu l'âme du club, même si certains disent qu'il est un peu timbré...

L’Épique : Pardon ?

El Presidente : Il râle, pleurniche sur son travail et menace de partir à chaque fin de saison mais au final il a envie qu'on l'aime et qu'on lui dise merci. Enfin, tant qu'il n'est pas au bout du carnet je le garde.

L’Épique : Président, ces photos accrochées aux murs...

El Presidente : Elles représentent chacun des titres obtenus par le club en simple, en double, en mixte et en coupe de France, aussi bien chez les jeunes, les hommes que les femmes.

L’Épique : Il y a en a beaucoup !

El Presidente : C'est simple : nous avons plus de titres de champion de France que j'ai de boxers... (Il se gratte l’entrejambe).

L’Épique : On reste pantois devant un tel palmarès. On ose à peine imaginer la dose de travail à fournir pour arriver à un tel résultat !

El Presidente : Oh, si vous saviez...

L’Épique : Justement, nos lecteurs voudraient savoir : quelle est la clé de votre réussite ?

El Presidente : Bon, si vous y tenez vraiment (Il regarde à droite pour vérifier que personne ne l'écoute et termine sa cannette), je vais vous dévoiler notre secret...

L’Épique : Ah !

El Presidente : La clé c'est...la compétition !

L’Épique : Vous voulez dire l'émulation que procure la compétition ?

El Presidente : Oh non malheureux ! Et puis quoi encore ? Vous voulez qu'on perde ?

L’Épique : Je ne comprends pas très bien...

El Presidente : Oh c'est pourtant bien simple. Il faut trouver une compétition pas trop dure et le tour est joué...

L’Épique : Ah le sport comme loisirs ! « L'important c'est de participer » disait le baron Pierre de Coubertin.

El Presidente : Couber qui ? Moi je vous parle d'une petite compet' à 7/8 joueurs dont un manchot et un boiteux aux départementaux, 5/6 aux régionaux. Petit niveau de préférence. Vous faîtes dans les trois. Et hop le tour est joué, vous vous retrouvez aux Nationaux avec une médaille !

L’Épique : Mais ce n'est pas trop frustrant comme système ?

El Presidente : Et ta mère c'est un homme ? (Il termine sa troisième cannette). Moi j'y suis jamais allé aux Nationaux. Je milite pour la médaille pour tous. Goldman l'a bien dit : « Les derniers seront les premiers ».

L’Épique : Mais, quand on est un compétiteur, où trouve-t-on la motivation ?

El Presidente : Hum (Visiblement agacé). Y'en a qui ont essayé le haut niveau mais ils sont vite revenus pleurer dans les moustaches de leur père...

L’Épique : Je vois...

El Presidente : Et puis y'a les médailles aussi. Sans elles comment mes gars pourraient se la raconter à leurs potes et à leurs femmes. Faut pas déconner, y'en a qui ont des gosses.

L’Épique : Les lecteurs auront compris je crois. Une dernière question : la politique n'interfère pas trop dans la vie du club ?

El Presidente : Ne m'en parlez pas ! Je sors tout juste d'une melenchonite aiguë attrapée lors de la dernière présidentielle. Certains ont encore les germes du marinisme sur leurs vêtements.

L’Épique : L'ASTT n'est donc pas très En Marche ?

El Presidente : Nous sommes plutôt en Marche-Arrière ! Nous militons pour le retour au franc, la fermeture des frontières, la sortie de l'Europe et la défense du service public !

L’Épique : Rien que ça...

El Presidente : D'ailleurs je vais devoir vous laisser. Je pars à la manif. Cheminots, ambulanciers, profs, postiers et infirmiers, tous amis et unis ! Poils au zizi ! (Hic)

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